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Divers Opéras

29 mars 2022

Mise en scène ou mise en horreur?

Grosse colère contre les metteurs et même les metteuses (ou metteures) en scène d'opéras d'aujourd'hui.

S'il est vrai qu'on ne peut pas jouer éternellement les opéras de Wagner avec des chanteurs vêtus de peaux de bêtes, un petit coup de jeune ici ou là ne peut pas faire (trop) de mal.

Ainsi avions nous vu dans le passé des mises en scène rénovées tout à fait acceptables. On citera à Lyon Faust par Jean-Claude Berutti. Lohengrin à Marseille par Louis Désiré. Rappelons encore la mise en scène somptueuse de Robert Lepage pour La Walkyrie au Met de New York.

Mais, en raison du confinement nous avons pu assister en streaming à diverses oeuvres présentées dans diverses maisons et parfois prestigieuses : une évidence s'impose : les scènes prestigieuses jouent la surenchère des mises en scène se voulant dépoussiérantes mais qui ne sont que de pures mises en horreur. Lire la suite .....


J'ai déjà mes têtes de turc avec au premier rang l'ineffable Calixto Bieito, qui a commis l'affreuse MES de Carmen que l'ONP s'est cru obligé de reprendre récemment et d'aucuns se désolent que ledit n'ait pu assurer celle du Ring (oui des quatre opéras formant le Ring de Wagner), dont les représentations ont été annulées pour cause de pandémie. Quand on voit dans quel état il a mis Lohengrin à Berlin, on ne peut que saluer cette annulation. Hélas ce ne devrait être que partie remise ! Pour moi, le Staatsoper a perdu toute crédibilité à mes yeux en abandonnant Lohengrin à cet affreux personnage.

J'ajoute maintenant Madame Lotte de Beer, qui, à à l'Opéra de Paris m'a fait voir (en streaming) , Radamès/Kaufmann étreindre une Aïda de chiffon moche comme un pou manoeuvrée par trois gugusses, alors que la vraie est derrière lui, de noir vêtue et raide comme un piquet se contentant de chanter, ce que Sondra Radvanovsky fait fort bien. Son papa n'est pas mieux loti, encore figuré par une encore plus vilaine poupée suivi d'un LudovicTézier, hiératique, derrière son double de chiffon. Et cela pour contourner la question du blackface !

En revanche, les théâtres moins prestigieux mais sérieux comme Rouen (Pelléas) et Lille (Tosca) qui ont encore le courage de ne pas sacrifier à l'air du temps et de présenter des mises en scène sans doute innovantes mais de nature à conserver la substantifique moelle de nos œuvres préférées.

Pour notre plus grand plaisir notre première représentation "live" depuis 2019 a été dans cette même bienheureuse veine à Saint-Etienne pour une Butterfly conçue à Nancy.

Vivent les opéras de province !

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27 février 2021

Mises en scène d'opéras d'aujourd'hui

Mises en scène d'opéras d'aujourd'hui

Grosse colère contre les metteurs et même les metteuses (ou metteures) en scène d'opéras d'aujourd'hui.

S'il est vrai qu'on ne peut pas jouer éternellement les opéras de Wagner avec des chanteurs vêtus de peaux de bêtes, un petit coup de jeune ici ou là ne peut pas faire (trop) de mal.

Ainsi avions nous vu dans le passé des mises en scène rénovées tout à fait acceptables. On citera à Lyon Faust par Jean-Claude Berutti. Lohengrin à Marseille par Louis Désiré. Rappelons encore la mise en scène somptueuse de Robert Lepage pour La Walkyrie au Met de New York.

Mais, en raison du confinement nous avons pu assister en streaming à diverses oeuvres présentées dans diverses maisons et parfois prestigieuses : une évidence s'impose : les scènes prestigieuses jouent la surenchère des mises en scène se voulant dépoussiérantes mais qui ne sont que de pures mises en horreur. Lire la suite .....


J'ai déjà mes têtes de turc avec au premier rang l'ineffable Calixto Bieito, qui a commis l'affreuse MES de Carmen que l'ONP s'est cru obligé de reprendre récemment et d'aucuns se désolent que ledit n'ait pu assurer celle du Ring (oui des quatre opéras formant le Ring de Wagner), dont les représentations ont été annulées pour cause de pandémie. Quand on voit dans quel état il a mis Lohengrin à Berlin, on ne peut que saluer cette annulation. Hélas ce ne devrait être que partie remise ! Pour moi, le Staatsoper a perdu toute crédibilité à mes yeux en abandonnant Lohengrin à cet affreux personnage.

J'ajoute maintenant Madame Lotte de Beer, qui, à à l'Opéra de Paris m'a fait voir (en streaming) , Radamès/Kaufmann étreindre une Aïda de chiffon moche comme un pou manoeuvrée par trois gugusses, alors que la vraie est derrière lui, de noir vêtue et raide comme un piquet se contentant de chanter, ce que Sondra Radvanovsky fait fort bien. Son papa n'est pas mieux loti, encore figuré par une encore plus vilaine poupée suivi d'un LudovicTézier, hiératique, derrière son double de chiffon. Et cela pour contourner la question du blackface !

En revanche, les théâtres moins prestigieux mais sérieux comme Rouen (Pelléas) et Lille (Tosca) qui ont encore le courage de ne pas sacrifier à l'air du temps et de présenter des mises en scène sans doute innovantes mais de nature à conserver la substantifique moelle de nos œuvres préférées.

Pour notre plus grand plaisir notre première représentation "live" depuis 2019 a été dans cette même bienheureuse veine à Saint-Etienne pour une Butterfly conçue à Nancy.

Vivent les opéras de province !





20 février 2021

Aïda à l'Opéra de Paris: Une renaissance au mépris des spectateurs et de certains chanteurs.

Bien sûr, les maisons d'opéra sont fermées pour cause de pandémie et chacune tente malgré tout de faire vivre le spectacle que l'on disait vivant. Exemple récent et remarquable de l'Opéra de Rouen qui avait choisi de diffuser gratuitement sur les réseaux sociaux une (belle) représentation de Pelléas (voir précédent post). Paris qui avait commencé par des streamings gratuits (Traviata ou Barbier) et s'est reconverti dans le payant, (en dernier lieu « Il Trovatore » (lien)) passe fin février à une version, certes gratuite mais diffusée en direct d'abord sur Arte TV puis sur la chaîne TNT avec la dernière version d'Aïda qui était programmée pour février/mars 2021 et qu'il n'est pas encore sûr de voir en salle.

On a regardé évidemment et malgré au moins 6 ou 7 coupures dues à de PB de réseau nous avons quand même pu voir cette nouvelle production qui appelle des compliments mais aussi quantité de réserves.

Les compliments d'abord pour l'orchestre et les choeurs de l'Opéra de Paris, toujours excellents et dirigés pour cette soirée par un grand chef verdien, Michele Mariotti.

Les solistes sont exceptionnels, du Messagero, Alessandro Liberatore à la titulaire du rôle titre, dont je parle ci-après, en passant par le roi, Solomon Howard, basse profonde superbe et le grand prêtre, Dmitry Belosselskiy.

Les principaux protagonistes sont exceptionnels : Ludovic Tézier est sans doute aujourd'hui un des plus grands barytons Verdi de la génération. Jonas Kauffmann reste en Radamès le superbe ténor que l'on connait, même s'il lui manque dans ce répertoire, à notre goût, la suavité et la chaleur des voix italiennes (Alagna, Meli, sans même parler de Pavarotti). Petite note en passant, ces deux artistes, que je connais bien m'ont l'air d'avoir pris quelques kilos pendant les confinements ! Et Kauffmann pour une fois était rasé de très près !!! Quant à Sondra Radvanovsky (Aida) et Ksenia Dudnikova (Amneris), elles sont tout bonnement épatantes.

Passons aux choses qui fâchent. Ma mise en scène, malheureusement, est comme souvent aujourd'hui une mise en horreur : foin de la beauté, vive le moche, le vilain, l'inesthétique mais toujours dans la droite ligne de la pensée unique. La question ici était de passer outre cet épineuse question du blackface (grimage en noir), ce qui a conduit la metteuse en scène à doubler le roi éthiopien et sa fille par deux marionnettes ! Ces deux là sont mues sur scène, le premier par deux machinistes, la seconde par trois dont un à quatre pattes ! Les deux chanteurs (Mme Radvanovsky et M. Tézier) se contentent de suivre ce groupe et de rester soigneusement à l'écart de toute action, ce qui donne des situations parfaitement ridicules.

 

- Comme celle-ci, où Aïda retrouve son papa :

 

Aïda-AmonasroOu celle-là où les deux héros sont supposés chanter un duo d'amour :

 

 Aïda- Radames

Ridicule ? Oui et frustrant 1°pour les chanteurs qui sont relégués au second plan, privés de tout jeu de scène ; 2°pour les spectateurs qui n'ont pas une vision nette des situations.

Ce qu'en pensent les chanteurs ? Ludovic Tézier sur France Musique a été très discret sur les marionnettes mais a ironisé sur le blackface en faisant remarquer que le roi d'Égypte était incarné dans cette production par un merveilleux chanteur afro-américain, alors que lui, qui incarner le roi d’Éthiopie n'est, bien sûr, pas grimé. Jonas Kaufmann dans un entretien au Figaro du 19 février 2021 est plus incisif : pour lui dès lors « que le blackface dans sa connotation négative, se réfère surtout à des situations où l’on moque les stéréotypes d’un peuple ou d’une race. Pour faire passer ce dernier pour idiot ou vénal, par exemple. Il n’y a rien de tel dans Aïda. C’est une femme fantastique, très intelligente, l’un des personnages les plus intenses et généreux du répertoire. Pourquoi serait-ce une insulte qu’elle soit noire ? Il n’y a chez elle que du positif. »

 

Autre bizarrerie frisant le ridicule : pendant le « ballet » qui suit directement les trompettes, des acteurs s'agitent dans un cadre pour composer des tableaux célèbres : j'ai noté au passage, Bonaparte franchissant le Grand Saint-Bernard de David, La Liberté guidant le peuple de Delacroix, et …. le Mémorial d’Iwo Jima à Washington. C'est bluffant mais cela rime à quoi finalement?se demande le critique de ForumOpéra.

Bref, une bonne soirée musicale à réécouter éventuellement en masquant la vidéo.

18 février 2021

Des opéras en version de concert

 

Il est vrai que j'ai été longtemps rétif à assister à un opéra en version de concert. Un opéra c'est quand même du théâtre avec de l’action même si le scénario est souvent réduit au plus simple: un baryton qui empêche une soprano de filer le parfait amour avec un ténor.


Les deux versions auxquelles nous avons assistées nous ont enchanté et pour le moins nous ont mis à l'abri de mises en scène iconoclastes comme nos élites contemporaines savent si bien le faire, au point d'encombrer la scène de telle manière que l'on ait du mal à suivre l'action et surtout que l'on oublie la musique comme dans la Tosca d'Aix cette année.

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